Famille : Orchidaceae
Texte © Prof. Pietro Pavone
Traduction en français par Michel Olivié
Menacée d’extinction dans la nature Aranda hookeriana est un épiphyte ou lithophyte de Malaisie, Vietnam et Bornéo © Giuseppe Mazza
Arachnis hookeriana (Rchb. f.) Rchb. f. (1896) est une espèce de la sous-tribu des Aeridinae, de la tribu des Vandeae, de la sous-famille des Epidendroideae et de la famille des Orchidaceae.
On la trouve dans la brousse ou sur les affleurements rocheux de la péninsule malaise depuis le niveau de la mer jusqu’à 500 m d’altitude.
Elle est également présente au Vietnam, à Bornéo et autrefois dans les îles au large de Singapour.
Le nom du genre Arachnis est issu du grec “arachnè”, araignée, parce que sa fleur rappelle véritablement l’aspect d’une araignée ou d’un scorpion.
L’épithète de l’espèce rend hommage à Sir Joseph Dalton Hooker (1817-1911) qui fut l’un des plus grands botanistes et explorateurs de la Grande-Bretagne victorienne.
Ami intime de Charles Darwin il fut le second directeur du Royal Botanical Gardens de Kew de 1865 à 1885 où il succéda à son père William Jackson Hooker (1785-1865). Il découvrit de nombreuses espèces de rhododendrons himalayens et décrivit dans diverses publications des orchidées asiatiques (“Flora of Tasmania” (1860), “Flora of British India” (1875) et “A Century of Indian Orchids” (1895).
Cette espèce, communément appelée “Arachnis de Hooker”, est menacée d’extinction dans la nature. Elle a de ce fait été exclue du commerce et inscrite en tant qu’espèce en danger dans l’appendice II de la Convention de Washington (CITES, Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora) qui s’est fixé pour but de préserver les espèces animales et végétales menacées d’extinction en interdisant leur commerce et plus précisément leur exportation et leur détention.
Arachnis hookeriana est un épiphyte, parfois aussi un lithophyte, à la croissance rapide, monopodial et dépourvu de pseudo-bulbes. Elle a une tige très allongée qui porte des feuilles longues jusqu’à 9 cm, larges de 2, resserrées, qui enveloppent la base de la tige, rigides et à l’apex bilobé.
L’inflorescence est latérale, érigée, longue d’environ 60 cm et porte 6 à 8 fleurs (10 à 15 au maximum).
Les fleurs, qui mesurent 6,5 × 5,5 cm, sont charnues, parfumées et ont une couleur jaune clair qui devient plus vive à à l’extrémité des tépales. Les tépales latéraux sont recourbés vers le bas. Avec le tépale médian externe ils donnent à la fleur une ressemblance avec une araignée ou un scorpion.
Dépourvue de pseudo-bulbes elle a une tige très allongée et une inflorescence érigée d’environ 60 cm aux fleurs charnues et parfumées dépassant 6 cm © Giuseppe Mazza
La lèvre est courte et trilobée. Les filaments des étamines sont en partie soudés à la tige et forment une colonne (gynostème, gymnostème) courte et robuste qui porte une glande glutineuse (le viscidium) largement ovée afin de mieux adhérer au corps des insectes pollinisateurs.
Les pollinies sont au nombre de 4 et se présentent sous la forme de masses inégales et cireuses. Les fruits sont des capsules qui libèrent de nombreuses graines à demi pulvérulentes dépourvues d’endosperme.
Dans la région Sud-Ouest de la péninsule malaise (Malacca) et au Vietnam on a découvert dans les forêts de plaine aux arbres aux feuilles semi-caduques et caduques et à des altitudes allant du niveau de la mer à 700 m l’hybride naturel Arachnis × maingayi (Hook. f. ) Schltr. (1911) qui est issu de Arachnis flos-aeris (L. ) Rchb. f. et de Arachnis hookeriana.
La variante Aranda hookeriana var. luteola a des teintes jaunes, plus vives à l’apex des tépales, alors que sa lèvre est jaune pâle © Giuseppe Mazza
C’est un épiphyte de grandes dimensions qui a une tige allongée, des feuilles alternes et rigides et des inflorescences longues jusqu’à 50 cm qui portent de grandes fleurs (jusqu’à 5 cm) de couleur jaune pâle avec des barres rouges marron à leurs extrémités. Elle fleurit en été.
On connaît trois variantes. La plus commune est Arachnis hookeriana var. alba dont les tépales sont tachés de violet dans leur partie centrale et dont la lèvre est violette et possède des raies plus foncées. Arachnis hookeriana var. luteola a des tépales jaunes dont la couleur est plus vive vers l’apex alors que la lèvre est jaune pâle.
Cette variété a été choisie par les hybridateurs parce qu’elle produit des hybrides aux couleurs brillantes et que ses inflorescences sont très fournies et se prêtent à une utilisation sous forme de fleurs coupées.
Arachnis × maingayi est un hybride naturel avec Aranda flos-aeris. La fleur rappelle une araignée ou un scorpion © Giuseppe Mazza
Arachnis hookeriana var. viripides a un scape vert, des tépales blancs et une lèvre avec des raies violettes.
Arachnis hookeriana est une espèce rustique qui fleurit souvent. À cause de son intérêt économique elle a été utilisée comme plante-mère pour la création d’hybrides artificiels servant à produire des fleurs coupées et des plantes en pot.
Cette espèce, en effet, a permis de créer des centaines d’hybrides homologués.
À titre d’exemple on peut produire des fleurs coupées d’une importante valeur commerciale comme des hybrides digénériques Aranda (Aranda × Vanda) et trigénériques Mokara (Arachnis × Vanda × Ascocentrum).
Un hybride intéressant, Aeridachnis Bogor “Apple Blossoms”, a été créé par le croisement entre Arachnis hookeriana et Aerides odorata. Ses fleurs qui dégagent un parfum doux et délicat sont de couleur vert pomme quand elle sont en bouton et blanches avec des teintes roses sur la lèvre quand elles sont épanouies.
Les inflorescences coupées se prêtent à une utilisation comme fleurs de table du fait de leur parfum particulier qui agrémente l’environnement.
Un hybride très populaire à cause de sa fleur jaune foncé aux rayures de couleur marron clair est Arachnis Maggie Oei qui a été créée en 1950 par John Laycock ( 1887-1960) au moyen d’un croisement entre Arachnis hookeriana et Arachnis flos-aeris.
Le croisement entre Arachnis hookeriana var. luteola et Vanda lamellata a produit un hybride qui a fleuri pour la première fois en novembre 1938 à partir d’une graine plantée en juillet 1931. On donna à cet hybride le nom de Aranda “Deborah” en l’honneur de la fille aînée du Professeur Richard Éric Holttum (1895- 1990) qui fut le directeur des jardins botaniques de Singapour de 1925 à 1949.
À partir du croisement entre Aranda hookeriana et Vanda “Golden Moon” on obtient un autre hybride dont le nom a été donné en hommage à Lee Kuan Yew premier ministre et fondateur de Singapour mort en 2015.
Cette plante produit des inflorescences qui ont 10 fleurs. Chacune mesure de 9,5 à 10,5 cm de diamètre. Les tépales sont brillants, de couleur jaune or et verdâtres. La lèvre est cireuse et de couleur beige clair.
Les plants de Aranda hookeriana sont ordinairement suspendus dans des corbeilles et placés en plein soleil avec des températures chaudes et une bonne aération. Si les racines sortent des corbeilles on doit les arroser fréquemment.
Il existe aussi de nombreux hybrides issus d’autres genres. Ici par exemple Aeridachnis Bogor ‘Apple Blossom Alba’ obtenue par croisement avec Aerides odorata © Dan Ripplinger
Le récipient, grand de préférence, doit comporter à sa base des matériaux pouvant drainer l’eau facilement comme des fibres de fougère arborescente, de l’écorce de pin et du charbon de bois ou de la mousse de sphaigne. Ce terreau doit d’autre part conserver une humidité élevée et uniforme.
Il est conseillé d’utiliser toutes les deux semaines un engrais équilibré à base d’azote, de phosphore et de potassium (20-20-20) comportant des micro-éléments : manganèse, bore, cuivre, molybdène, zinc et fer.
Synonymes : Arachnanthe alba Ridl. (1893); Arachnis alba (Ridl.) Schltr. (1911); Arachnis canniformis (Guillaumin) Tang & F.T.Wang (1951); Renanthera alba (Ridl.) Ridl. (1896) ; Renanthera hookeriana Rchb.f. (1862); Stauropsis canniformis Guillaumin (1930).
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