Famille : Cupressaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Claude Leray
L’espèce est originaire du centre-sud du Japon, où elle est répandue dans les forêts entre 100 et 1800 m d’altitude.
L’étymologie du genre, non spécifiée par l’auteur, pourrait provenir de la combinaison de l’adjectif grec “ κρυπτός ” (cryptos) = caché et du substantif “μέρος” (méros) = partie, en référence aux organes reproducteurs de la plante cachés par des bractées ; le nom d’espèce en latin fait référence au site d’origine.
Noms communs : Japanese cedar (anglais) ; ri ben liǔ shan (chinois); Cédre du Japon, cryptomérias du Japon (français) ; sugi (japonais) ; cedro rosso del Giappone, criptomeria (italien) ; Sicheltanne (allemand).
Cryptomeria japonica (Thunb. Ex L.f.) D.Don (1839) est un arbre monoïque à feuilles persistantes, au tronc dressé atteignant environ 40 m de hauteur et 2 m de diamètre à la base, l’écorce est fibreuse, de couleur brun rougeâtre à gris foncé tendant à éclater en longues bandes longitudinales.
La couronne est dense, conique, colonnaire ou ovoïde, avec des branches principales presque verticillées, plus ou moins horizontales, et des rameaux latéraux généralement pendants. Les feuilles sont plus ou moins incurvées au sommet, de 0,5 à 1,8 cm de long et d’environ 1 mm de large, disposées en spirale sur 5 rangées, rigides, odorantes, persistantes pendant 4-5 ans, de couleur vert pâle pouvant virer au bronze dans les hivers les plus froids pour redevenir vertes au printemps.
Les cônes mâles sont ovoïdes, de 2 à 6 mm de long et de 2 à 4 mm de diamètre, réunis en racèmes axillaires sessiles proches des apex des rameaux latéraux de 2 ans, de couleur rougeâtre devenant jaune à maturité ; ils sont formés de plusieurs microsporophylles (feuilles modifiées en microsporanges), disposées en spirale, portant 3 à 6 sacs polliniques. Les cônes femelles sont en position terminale, solitaires ou parfois par groupe de 6 au maximum, sessiles, globuleux, de 1 à 2 cm de diamètre, formés de 20 à 30 écailles disposées en rosace, avec 2 à 5 ovules par bractée, sauf dans l’apex stérile. Les graines sont irrégulièrement ellipsoïdales plus ou moins comprimées, de 4 à 6 mm de long et de 2 à 3 mm de large, avec une aile minuscule, de couleur brune ; la germination est épigée.
Cette espèce se reproduit par graines au printemps, avec des temps de germination de 1-2 mois et par bouturage semi-ligneux à la fin de l’été.
Cette espèce est largement répandue et cultivée depuis des temps immémoriaux au Japon, dont elle est l’arbre national, et en Chine, en raison de sa beauté, de sa facilité de culture, de sa vitesse de croissance et de la qualité excellente du bois. Elle pousse mieux dans les climats tempérés avec des étés chauds et humides, elle supporte des températures hivernales jusqu’à environ -20 °C. Elle requiert des sols fertiles, profonds, drainés, acides à neutres, maintenus constamment humides et une exposition de préférence en plein soleil ou au maximum légèrement ombragée, elle ne supporte pas les vents secs et salés. Le bois, léger, compact, durable, résiste à la pourriture, facile à travailler, il est utilisé dans les constructions civiles et navales, en particulier au Japon, ainsi que dans les encadrements, les meubles et l’industrie papetière.
On a sélectionné de nombreuses variétés qui diffèrent par la couleur des feuilles, la forme du feuillage et la hauteur. En particulier, les variétés naines conviennent aux petits jardins et constituent également d’excellents sujets à cultiver en pot pour la décoration d’espaces ouverts, de plus, c’est une espèce très appréciée pour le bonsaï.
Synonymes: Cupressus japonica Thunb. ex L.f. (1782) ; Taxodium japonicum (Thunb. ex L.f.) Brongn. (1833) ; Schubertia japonica (Thunb. ex L.f.) Jacques (1837) ; Cryptomeria nana Lindl. & Gordon (1850) ; Cryptomeria fortunei Hooibr. ex Billain (1853) ; Cryptomeria lobbiana Billain (1853) ; Cryptomeria japonica var. lobbii Carrière (1855) ; Cryptomeria japonica var.nana Carrière in H.A.Jacques & F.Hérincq (1857) ; Cryptomeria elegans Jacob-Makoy (1864) ; Cryptomeria araucarioideseHenkel & W.Hochst. (1865) ; Cryptomeria japonica var. dacrydioides Carrière (1867) ; Cryptomeria japonica var. Pungense Carrière (1867) ; Cryptomeria japonica var. sinensis Miq. in P.F.von Siebold & J.G.Zuccarini (1870) ; Cryptomeria japonica var.spiralis Miq. in P.F.von Siebold & J.G.Zuccarini (1870) ; Cryptomeria nigricans Carrière (1871) ; Cryptomeria lycopodioides Carrière (1874) ; Cryptomeria japonica var. elegans-variegata Van Geert (1875) ; Cryptomeria lobbii (Carrière) Lavallée (1877) ; Cryptomeria japonica f. araucarioides (Henkel & W.Hochst.) Beissn. (1887) ; Cryptomeria japonica f. compacta Beissn. (1887) ; Cryptomeria japonica f. elegans (Jacob-Makoy) Beissn. (1887) ; Cryptomeria japonica f. lobbii (Carrière) Beissn. (1887) ; Cryptomeria japonica f. nana (Carrière) Beissn. (1887); Cryptomeria japonica f. pungens (Carrière) Beissn. (1887) ; Cryptomeria compacta Beissn. (1891) ; Cryptomeria mucronata Beissn. (1891) ; Cryptomeria pungens Beissn. (1891) ;Cryptomeria variegata Beissn. (1891) ; Cryptomeria viridis Beissn. (1891) ; Cryptomeria generalis E.H.L.Krause in J.Sturm (1906) ; Cryptomeria japonica var. fortunei (Hooibr. ex Billain) A.Henry in H.J.Elwes & A.Henry (1906) ; Cryptomeria japonicavar. compacta (Beissn.) C.K.Schneid. in E.E.Silva Tarouca (1913) ; Cryptomeria japonica var. pendulata Bronsart (1913) ; Cupressus mairei H.Lév., (1916) ; Cryptomeria kawaii Hayata (1917) ; Cryptomeria japonica var. caespitosa Makino (1928) ; Cryptomeria mairei (H.Lév.) Nakai (1937) ; Cryptomeria japonica var. radicans Nakai (1941) ; Cryptomeria japonica var.pendula Leroy ex Dallim. & A.B.Jacks. (1948) ; Cryptomeria japonica f. dacrydioides (Carrière) Rehder (1949) ; Cryptomeria japonica f. spiralis (Miq.) Rehder (1949) ; Cryptomeria japonica subsp. sinensis (Miq.) P.D.Sell (1990).
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