Caesio cuning

Famille : Caesionidae

PEPPINO.gif
Texte © Giuseppe Mazza

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

Caesio cuning

Spectaculaire banc de Caesio cuning. Cette espèce pélagique, commune dans l’Ouest du Pacifique, pénètre dans l’océan Indien où elle atteint le Sri Lanka et les Maldives © Jeremy Smith

Caesio cuning (Bloch 1791), vulgairement connu sous les noms de Fusilier à queue jaune ou de Fusilier à ventre rouge, appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à la famille des Caesionidae, les “poissons fusiliers”, ainsi nommés à cause de leur corps allongé et agencé en forme de projectile. Une petite famille qui est également présente dans les eaux saumâtres à l’embouchure des fleuves et qui compte 4 genres et environ 23 espèces.

Ce sont des nageurs infatigables qui vivent en bancs et sont apparentés aux Lutjanidae mais ont une bouche beaucoup plus petite vu qu’ils se nourrissent exclusivement de zooplancton.

Le nom du genre “Caesio” vient du mot latin “caesius” = gris bleu, pers, un adjectif employé par les Romains pour qualifier l’éclat lumineux de certains yeux bleus et celui de l’argent alors que le nom de l’espèce “cuning” vient du nom “Ikan (= poisson) Tembra Cunig” qui lui était donné en Indonésie.

Caesio cuning

Similaire à Caesio teres il s’en distingue par son corps plus haut et le jaune moins étendu seulement présent sur la partie finale du dos, le pédoncule et la nageoire caudale © Carlos Faria

Zoogéographie

Caesio cuning est principalement une espèce de l’Ouest du Pacifique mais pénètre dans l’océan Indien où il atteint le Sri Lanka et les Maldives. Au Nord-Est il rejoint la Chine et le Japon. Côté Est il a colonisé la Micronésie et atteint au Sud la Nouvelle-Calédonie.

Écologie-Habitat

Le fusilier à queue jaune nage en général non loin des formations madréporiques dans des bancs compacts et à une profondeur de 1 à 50 m mais on peut aussi le rencontrer dans les eaux troubles des fonds vaseux.

Fréquent dans les lagons il se concentre souvent le long des canaux d’entrée et de sortie des marées où le courant, riche en zooplancton, transporte les organismes de diverses sortes qui composent son régime alimentaire : en général des copépodes et des cladocères mais aussi très souvent des œufs et des larves de nombreux habitants du récif.

Caesio cuning

La bouche, petite et oblique, est protractile afin de saisir rapidement le zooplancton. Le ventre tend souvent vers le rosé. Le centre des écailles est plus clair que leurs bords © Carlos Faria

Morphophysiologie

Caesio cuning a proportionnellement un corps beaucoup plus haut que l’espèce analogue Caesio teres. En raison de nombreux caractères il est considéré comme le plus ancien des Caesionidae. Ce n’est pas sans raison qu’il est souvent appelé Fusilier géant vu que, même si les individus qui sont pêchés avoisinent les 35 cm, il peut atteindre 60 cm de long.

Sa bouche, petite et oblique, est dotée de dents fines et coniques disposées sur les mâchoires et le palais. Elle est protractile, c’est-à-dire qu’elle peut se projeter en avant pour attraper rapidement la nourriture.

Il existe une seule et longue nageoire dorsale recouverte d’écailles sur environ la moitié de sa hauteur maximale. Elle a 10 rayons épineux et 14 à 16 rayons inermes alors que la nageoire anale qui est également en partie recouverte d’écailles est plus courte et a 3 rayons pointus et 10 à 12 rayons mous.

Les nageoires pelviennes ont un rayon épineux et 5 rayons mous et les nageoires pectorales 17 à 20 rayons inermes. La nageoire caudale est fourchue comme c’est généralement le cas pour les poissons qui nagent continuellement.

Caesio cuning

Avec 60 cm de long il est le plus grand poisson fusilier. Ici un gros spécimen avec deux nettoyeurs qui le débarrassent des parasites © François Libert

La livrée de Caesio cuning est jaune et bleue comme Caesio teres mais la couleur jaune est moins étendue. Présente aussi chez les juvéniles elle ne se trouve que sur la partie finale de la nageoire dorsale, la zone contiguë du dos, le pédoncule et la nageoire caudale qui ne présente pas les taches noires apicales de Pterocaesio chrysozona ni les traits foncés en forme de fourchette de Caesio caerulaurea.

Il existe toujours une tache noire à la base des nageoires pectorales qui sont blanches comme les nageoires pelviennes et la nageoire anale et qui peuvent parfois prendre comme elles des teintes rosées en particulier vers le ventre qui est beaucoup plus clair que le reste du corps pour se confondre vu d’en bas avec la surface brillante de la mer et n’être pas trop visible des prédateurs.

Là où les aires se superposent il n’est pas rare que se forment des bancs où il est mêlé à d’autres Caesionidae, des “moutons noirs” qui se sont égarés à cause de la frénésie qui accompagne le repas.

Éthologie-Biologie reproductive 

Après la fécondation les innombrables œufs qui flottent grâce à une gouttelette d’eau sont confiés aux courants.

Caesio cuning

Malgré sa livrée attrayante ce n’est pas un poisson d’aquarium vu ses dimensions et son besoin de grands espaces pour nager. Il est très pêché pour l’alimentation humaine © Paddy Ryan

Vu sa forte mobilité le Fusilier à queue jaune n’est pas une espèce recherchée par les aquariophiles. Il peut tout au plus être accueilli dans de grands bassins cylindriques d’aquariums publics où il nage en tournant en rond. Étant donné ses dimensions il est toutefois très pêché localement pour les besoins de l’alimentation humaine au moyen de divers types de filets et de pièges ingénieux.

Ce n’est cependant pas pour le moment une espèce en danger vu sa vaste aire de diffusion et sa bonne résilience, ses populations pouvant doubler en moins de 1,4 à 4,4 ans (chiffres de 2021).

Il en résulte que son  indice de vulnérabilité est actuellement modéré et s’établit à 35 sur une échelle de 100

Synonymes

Sparus cuning Bloch, 1791; Cichla cuning (Bloch, 1791); Caesio erythrogaster Cuvier, 1830; Caesio erythrochilurus Fowler, 1904.

 

→ Pour des notions générales sur les poissons cliquer ici

→ Pour apprécier la biodiversité des Osteichthyes, les POISSONS OSSEUX, et trouver d’autres espèces cliquer ici.