Tabernaemontana litoralis

Famille : Apocynaceae

Texte © Pietro Puccio

 

Traduction en français par Michel Olivié

 

Cette espèce est originaire de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Mexique (Baja California Sur, Campeche, Chiapas, Colima, Guerrero, Hidalgo, Jalisco, Mexico, Michoacan, Morelos, Nayarit, Oaxaca, Puebla, Quintana Roo, Tabasco, Veracruz et Yucatan), du Nicaragua et du Panama où elle vit dans les forêts et les broussailles tropicales humides jusqu’à environ 1800 m d’altitude.

Le genre est dédié au médecin et botaniste allemand Jacob Theodor Müller von Bergzabern (environ 1520-1590). Tabernaemontanus est le nom latinisé de Bergzabern. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “litoralis, is, e”” = littoral, par référence à la présence de l’espèce-type le long des côtes.

Noms communs : milky way tree (anglais), azuceno, cojon de fraile (Colombie), bijarro, cojon de burro, cojon de caballo, guijarro, huevos de caballo (Costa Rica), cojon, cojon de caballo, ixdislan, ixlao (Guatemala), guijarro, huevos de gato, laurel, lechoso, xlaul (Mexique).

La Tabernaemontana litoralis Kunth (1819) est un arbuste ou un arbrisseau sempervirent, haut de 3 à 12 m, qui a un tronc de 25 à 30 cm de diamètre dont l’écorce grisâtre tend avec l’âge à se crevasser verticalement et des branches dichotomiques. Cette plante produit un latex laiteux abondant.

Les feuilles, portées sur un pétiole long de 0,5 à 2 cm, sont simples, opposées, oblongues-elliptiques avec un apex subacuminé et un bord entier,  de couleur vert intense et brillante dans leur partie supérieure, plus claire en partie basse, longues de 8,5 à 22 cm et larges de 3,5 à 8 cm.

Les inflorescences, terminales, portées sur un pédoncule long de 2 à 4 cm, ont 2 à 6 fleurs de 4,5 à 6,5 cm de long, de 6 à 7,5 cm de diamètre et d’une couleur d’un blanc pur avec une gorge jaune. Le calice a 5 lobes inégaux, oblongs-elliptiques à l’apex obtus et longs de 0,5 à 1 cm. La corolle est hypocratériforme (elle comporte des lobes allongés perpendiculaires à un long tube) et a 5 lobes obovés, arrondis, en partie superposés, longs de 3 à 4 cm et larges de 3,5 à 4,5 cm.

Les fruits sont des follicules disposés par paires, en forme de gousse avec un apex aigu, longs de 5 à 6 cm, larges de 3 à 4 cm, d’abord de couleur verte puis orange à maturité. Ils contiennent 30 à 40 graines de couleur marron foncé, d’environ 1 cm de long et recouvertes d’un arille charnu de couleur rouge orangé. On reproduit cette plante en semant ses graines, dont la capacité à germer est de courte durée, dans un terreau organique drainant maintenu humide à la température de 24 à 28 °C mais en général on a recours de manière facile au marcottage et au bouturage. C’est une des espèces les plus décoratives des Apocynaceae, bien qu’assez rarement cultivée, du fait de son feuillage brillant et de sa floraison abondante d’où émane durant une grande partie de l’année un parfum doux et léger qui se renforce pendant les heures de nuit.

On peut la cultiver sous forme de spécimen isolé, en groupe et au bord des avenues dans les régions tropicales et subtropicales humides qui sont caractérisées par une pluviosité élevée répartie tout au long de l’année, vu qu’elle ne supporte pas de longues périodes de sécheresse, et par des températures moyennement élevées. Des températures à peine inférieures à 0 °C, même de très courte durée, peuvent gravement endommager son feuillage.

Elle a besoin d’une exposition en plein soleil ou d’un ombrage partiel et de sols drainants riches en substances organiques, légèrement acides à légèrement alcalins et maintenus presque constamment humides. Elle supporte d’autre part les vents chargés d’embruns et peut donc être utilisée dans des jardins situés à proximité de la mer. Elle tolère bien les tailles. On peut la planter dans des bacs de grande capacité et l’installer alors,  sous les climats plus froids, dans un environnement lumineux à condition que les températures ne soient pas inférieures à 15 °C.

Comme c’est le cas pour d’autres espèces de sa famille toutes les parties de cette plante sont fortement vénéneuses.

Synonymes : Odontostigma galeottianum A.Rich. (1850) ; Echites bignoniiflorus Schltdl. (1854) ; Peschiera litoralis (Kunth) Miers (1878) ; Stemmadenia bella Miers (1878) ; Stemmadenia bignoniiflora (Schltdl.) Miers (1878) ; Stemmadenia galeottiana (A.Rich.) Miers (1878) ; Stemmadenia insignis Miers (1878) ; Tabernaemontana laurifolia Schott ex Miers (1878) ; Stemmadenia macrophylla Greenm. (1900) ; Stemmadenia greenmanii Woodson (1928) ; Stemmadenia litoralis (Kunth) L.Allorge (1985).

 

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