Loxodonta africana

Famille : Elephantidae

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Texte © Dr. Gianni Olivo

 


Traduction en français par Virginie Thiriaud

 

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Il ne fait aucun doute que l’éléphant d’Afrique est une espèce à protéger, mais comment et à quel prix ? © G. Mazza

L’ancêtre des espèces d’éléphants qui existent aujourd’hui semble avoir été un animal relativement petit avec une structure similaire à un suidé, sans trompe mais avec deux défenses courtes, mesurant seulement 60 cm au garrot, dont les restes fossiles ont été trouvés en Égypte.

Le Moeritherium (c’est le nom latin qui lui a été donné) vivait dans les marais et les marécages qui bordaient la mer de Téthys, à l’Éocène, il y a 50 millions d’années, une mer qui recouvrait alors une partie de l’Afrique du Nord, lorsque l’actuel désert du Sahara était une mosaïque de marais et de prairies inondées.

Une hypothèse accréditée est que l’ancêtre du Moeritherium était un mammifère encore mal identifié, dont descendent aussi bien les Proboscidea, que les Sirenia (dugongs et lamantins) ainsi que les Hyracoidea (hyrax), animaux qui, bien que ressemblant plutôt aux marmottes, sont en réalité des ongulés et, curieusement, de lointains parents des éléphants.

La branche des proboscidiens dérivés du Moeritherium s’est ensuite ramifiée en différentes formes de vie qui se sont adaptées pour occuper différentes niches écologiques. Les connaissances actuelles estiment que cette branche s’est divisée en 5 familles différentes : les Moeritheridae, les Gomphotheridae, les Mastodontidae, les Dinotheridae et les Elephantidae. Aujourd’hui, ne subsistent que des individus appartenant à la dernière famille. Et les deux espèces de mammouth, éteintes dans des temps peu lointains, étaient également des représentants des Elephantidae, respectivement le Mammouth laineux (Mammuthus primigenius), le plus connu du grand public, et le Mammuthus imperator.

Le mammouth laineux était recouvert d’une toison composée de poils d’à peine 2 ou 3 cm de long qui formaient une couche isolante contre le froid et d’un second type de poils, plus rigides, moins denses et pouvant atteindre 50 cm de long. L’affirmation selon laquelle ces géants furent “anéantis” par l’homme, allégation que j’ai entendue et lue plusieurs fois, me semble un peu comme la prétention de vider la mer à la louche. Il faut plutôt considérer que ces animaux étaient moins évolués que l’éléphant actuel et probablement moins adaptables à des changements climatiques, de végétation ou autres.

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Loxodonta africana cyclotis est plus petite, plus sombre, avec de fines défenses parallèles à la trompe © G. Mazza

Pour ne citer qu’un exemple, les molaires des mammouths étaient simples et non remplaçables, et différaient de celles des éléphants modernes.

De l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana Cuvier, 1825), on reconnaît aujourd’hui deux sous-espèces : le bien connu Éléphant de savane (Loxodonta africana africana) et le plus petit Éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis).

Les deux sous-espèces peuvent avoir des habitats qui se chevauchent dans certains pays, par exemple dans l’extrême nord-est du Congo. Mais l’éléphant de forêt est confiné dans une zone moins vaste, correspondant en bonne partie à la forêt tropicale humide.

L’éléphant de savane a des dimensions importantes, avec un poids qui peut atteindre 6 tonnes chez les mâles, voire exceptionnellement 7 tonnes (en moyenne 5 tonnes), et une hauteur à l’épaule de 330 à 360 cm, avec un record signalé de 4 mètres. La sous-espèce de la forêt est, quant à elle, beaucoup plus petite, à tel point que Noack, au début du XXème siècle, parlait aussi d’un fantomatique éléphant nain, appelé Elephas africanus pumilio, qui ne semble finalement pas exister.

En effet, le seul spécimen connu vivait dans un jardin zoologique et mesurait un mètre et demi à l’épaule au moment où on lui donna le nom d’éléphant nain. Dommage qu’au moment du décès, survenu pendant la Première Guerre mondiale, il avait atteint la hauteur de 205 cm environ, ce qui correspond à la taille de Loxodonta africana cyclotis. Ceci nous fait donc fortement douter de sa classification.

Loxodonta africana cyclotis a une taille moyenne de 240 cm chez les mâles et d’un peu plus de deux mètres chez les femelles, avec des records (rares) de trois mètres et évidemment des poids bien inférieurs à ceux de Loxodonta africana africana.

Ansell, dans les années 70, distinguait certaines sous-espèces pour chacune des deux espèces mentionnées : Loxodonta africana africana (sud de l’ex-Zaïre, Angola, Zambie et Mozambique), Loxodonta africana krockenhaueri (Kenya, Tanzanie, Somalie du sud et Ouganda), Loxodonta africana orleansi (Somalie et Éthiopie) et Loxodonta africana oxyotis (Soudan et Éthiopie). En ce qui concerne l’éléphant de forêt, on peut citer Loxodonta africana cyclotis (Afrique de l’Ouest et bassin du Congo) et Loxodonta africana farahonensis, une sous-espèce nord-africaine qui s’est éteinte à l’époque romaine. Cependant, il est possible que cette subdivision soit plus théorique que réelle, comme cela arrive, en revanche, pour d’autres animaux.

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Un crâne d’éléphant peut faire penser à l’existence du mythique cyclope © Gianni Olivo

En réalité, de vraies différences existent et sont principalement marquées entre l’espèce de la savane et celle de la forêt.

L’éléphant de savane, à part une plus grande taille, a des oreilles larges et triangulaires et des défenses plus massives, courbées et dirigées tout d’abord vers le bas, puis vers l’avant. Celui de forêt a des défenses plus fines, moins courbées et qui pointent plus verticalement vers le sol, et des oreilles arrondies, comme l’indique le nom scientifique cyclotis.

Les deux espèces ont 5 orteils placés verticalement comme des colonnes, et noyés dans le tissu épais du pied. Alors que l’éléphant de savane a en général 4 ongles visibles sur le pied antérieur et trois sur le pied postérieur, celui de forêt en a respectivement 5 et 4.

Toutefois, cette différence pourrait être due à des raisons environnementales : l’éléphant de savane vit et marche sur des sols durs et souvent pierreux, tandis que l’éléphant de forêt vit sur des sols beaucoup plus meubles. Ceci expliquerait également une certaine variabilité et plusieurs exceptions (du moins en ce qui concerne Loxodonta africana africana).

L’éléphant de forêt a une peau plus lisse et d’un gris plus foncé que son cousin de campagne. Ce dernier, en revanche, a une peau rugueuse, avec des sillons profonds et d’une couleur plus claire, avec des poils clairsemés qui sont plus denses chez les individus immatures. Les adultes ont des cils très développés (une protection contre la poussière et les insectes) et des poils au niveau du méat acoustique externe.

Les squelettes des deux sous-espèces se différencient essentiellement par la conformation des mandibules : les condyles mandibulaires sont ovales chez Loxodonta africana cyclotis et sphériques chez Loxodonta africana africana.

Le crâne de l’éléphant a un aspect étrange et incohérent pour ceux qui l’observent pour la première fois car les orbites ne sont pas définies comme chez les autres êtres vivants. Par contre, une grande cavité, ressemblant à une orbite, s’ouvre antérieurement. Elle est en réalité l’accès aux fosses nasales (proboscis) et cet aspect m’a fait imaginer, lorsque j’ai vu un crane d’éléphant pour la première fois, il y a de nombreuses années, que cette apparence avait pu nourrir la légende des cyclopes.

Qu’aurait pu imaginer un paysan de la Grèce Antique en trouvant dans un champ les restes d’un ancêtre des éléphants actuels ? Un géant avec un seul œil et deux crocs dirigés vers le bas : d’ici à imaginer un monstre affamé de chair humaine, il n’y a qu’un pas.

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Le dessin des empreintes est différent pour chaque éléphant et permet très souvent d’en suivre les traces © Giuseppe Mazza

Les pattes de l’éléphant sont très particulières. Elles portent un épais coussinet cartilagineux qui leur permet, entre autres, d’avancer silencieusement lorsque cela est nécessaire. De plus, la “plante” du pied présente un réseau de fissures qui apparaissent clairement dans leurs traces de pas.

Le dessin des fissures plantaires constitue une sorte d'”empreinte digitale” grâce à laquelle il est possible de reconnaître et de suivre un spécimen particulier même si ce dessin subit des changements, parfois macroscopiques, au fur et à mesure de la croissance de l’individu. L’empreinte d’un éléphant peut donc rester caractéristique pendant une période plus ou moins longue, mais rarement à jamais.

La trompe est la particularité la plus distinctive de ces animaux. Elle constitue un organe spécial ayant de multiples usages : nez, pompe aspirante, pompe expulsive, doigt accessoire très sensible doté d’une incroyable finesse de mouvements et d’une très grande agilité, bras d’une puissance similaire à celle d’une grue, tuba utilisable dans l’eau, arme dévastatrice comme un maillet. Elle est aussi capable d’enlever en douceur les résidus de membrane fœtale des nouveau-nés et d’aider les petits. Les oreilles, en plus de leur fonction de capture des sons, sont irriguées par un système vasculaire très dense. Leur mouvement continuel sert de thermorégulateur, en dispersant la chaleur en excès. Elles font aussi office de tapettes à mouches et contribuent au langage corporel complexe de ces animaux.

Les défenses – plus courbées et orientées vers l’avant chez l’espèce de savane et plus droites et orientées vers le bas chez celle de forêt – sont en réalité des incisives supérieures particulièrement développées. Elles jouent le rôle d’arme et d’outil. Elles sont généralement présentes chez les deux sexes, même si celles des mâles sont plus massives et développées.

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Trompe à tout faire. Nez, pompe, doigt, bras et tuba pour nager © Giuseppe Mazza

La dimension des défenses ne va pas nécessairement de pair avec la taille de l’animal. En effet, on peut rencontrer des “big tuskers” avec des défenses relativement petites et d’énormes éléphants avec des défenses de seulement 15 à 20 kg.

Les poids maximums enregistrés sont de plus de 100 kg par défense, mais ce sont des exceptions qui ont marqué l’histoire, même en considérant les époques passées. Les défenses de 35 kg sont considérées comme remarquables et on rencontre parfois des spécimens qui entrent dans la catégorie des légendaires “One hundred pounders” (100 livres, soit un peu plus de 45 kg), mais la moyenne est de 23 kg par défense. La longueur varie également indépendamment du poids. J’ai donc vu des défenses de 250 cm qui pesaient 30 kg car elles étaient fines, et des défenses courtes mais d’un diamètre énorme, pesant presque 40 kg, surtout chez les grands éléphants de savane. La plus longue défense conservée aujourd’hui mesure trois mètres et demi.

Les organes génitaux du mâle sont placés entre les pattes arrière et, chez la femelle, l’ouverture du vagin se trouve vers le bas et au milieu des plis de la peau, dans une position différente de celle de nombreux autres animaux. Le mâle a des testicules internes et un organe copulatoire recourbé vers l’arrière, sauf en cas d’érection. Dans ce cas, il atteint des dimensions disproportionnées, afin de pouvoir accéder au vagin de sa partenaire.

Les mamelles, chez la femelle, ont une position beaucoup plus antérieure par rapport aux bovins. Ils sont au nombre de deux, placés entre les pattes avant, dans une position qui rappelle celle de l’espèce humaine.

Les seules glandes odorantes sont les glandes temporales. Elles aussi sont surdimensionnées et peuvent peser 3 kg chez le mâle et 1 kg chez la femelle.

La longévité est remarquable, obéissant à cette règle non écrite selon laquelle, habituellement et à quelques exceptions près, les grands animaux ont tendance à vivre plus longtemps. Cependant, malgré de nombreuses légendes, la moyenne d’âge est de 60 ans, bien que certains Mathusalems atteignent 80 ans.

Ils ont une ouïe et un odorat excellents. L’odorat est un outil particulièrement efficace pour localiser non seulement les aliments et l’eau, mais aussi les dangers potentiels. Il n’est pas rare de voir des trompes s’élever, telles d’énormes serpents, au-dessus de la végétation haute. Les particules odorantes captées par la trompe sont alors mises en contact avec les récepteurs olfactifs et fournissent au pachyderme des informations précises sur l’emplacement, la direction et la distance de leur source.

Distribution

L’éléphant est présent en Afrique subsaharienne avec une répartition hétérogène. En regardant une carte de l’Afrique, on peut imaginer une grande zone centrale homogène qui correspond à la forêt tropicale humide d’Afrique centrale et abrite Loxodonta africana cyclotis. On compte une deuxième grande aire transversale, qui part des côtes atlantiques de l’Angola et de la Namibie, passe par le Botswana et la partie occidentale du Zimbabwe, où elle bifurque en contournant ce pays en suivant le cours du Zambèze au nord et du Limpopo au sud. Cette aire de distribution se compose également d’une myriade de territoires de tailles variables qui parsèment les différents pays africains.

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Larges ou minces, les défenses varient selon la taille de l’animal et peuvent dépasser 3 m de long et 100 kg © Giuseppe Mazza

Absent d’une grande partie de la Namibie, désertique, à l’exception des zones de savane riches en eau (Okavango, Etosha et Caprivi), une petite population est cependant présente dans la partie nord du désert de la Skeleton coast. Cette population s’est spécialisée pour vivre en zone très aride.

En réalité, ces éléphants particuliers, qui semblent souvent maigres avec de longues pattes, ne peuvent pas se passer d’eau. Ils se sont donc spécialisés dans le déplacement sur de longues distances à la recherche d’eau.

Dans les forêts tropicales humides d’Afrique de l’Ouest, on trouve des populations denses réparties en petites taches éparses. Des populations plus diffuses se rencontrent en République centrafricaine, dans la région des grands lacs, une partie de la Tanzanie et au Mozambique. L’éléphant est pratiquement absent du territoire Sud-Africain, à l’exception de quelques populations denses dans le Nord (Limpopo, région du Kruger et environs) et dans une petite enclave du Sud (Elephant Addo National Park).

Organisation sociale

Une socialité très complexe unit les groupes de femelles et de jeunes jusqu’à 12 ou 15 ans, tandis que les mâles adultes ont tendance à former des groupes de célibataires ou à rester seuls. Souvent, un mâle âgé est accompagné d’un ou plusieurs mâles plus jeunes, pittoresquement appelés “askari” (soldat).

Le groupe classique rassemble des femelles apparentées, généralement une matriarche avec ses derniers petits, ainsi que ses filles devenues adultes et ayant procréé à leur tour, et éventuellement les petites-filles. De tels groupes peuvent atteindre jusqu’à 30 individus, mais les plus courants comptent une dizaine de membres.

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Prévoir les réactions d’un éléphant n’est pas facile. De nombreux experts y ont laissé la peau © G. Mazza

Dans certaines régions, on observe des associations de plusieurs clans, avec des dizaines, voire des centaines d’individus qui semblent faire partie de la même famille.

La matriarche représente le sommet de la pyramide hiérarchique. Le clan se fie à elle et la suit.

Lorsqu’elle s’arrête pour brouter, le groupe se disperse mais chaque membre reste toujours en contact auditif, comme nous le verrons plus loin à propos des signaux sonores. Lorsqu’elle repart, le groupe se recompose et la suit.

En général, la matriarche ouvre la marche et une femme adulte reste en arrière-garde. Si un danger est suspecté, le clan se compacte autour de la chef et tous les éléments collaborent à la défense éventuelle.

Cela explique la plus grande dangerosité d’un groupe de femelles par rapport à un mâle seul, même lorsqu’il est agressif. Les accidents mortels dus au simple fait d’avoir eu le tort de passer à proximité d’un groupe dont la présence n’avait pas été remarquée sont fréquents.

Dans ce cas, plusieurs individus chargent souvent simultanément et, même si l’on est armé pour se défendre, l’épilogue est généralement tragique.

Comme c’est le cas pour les êtres humains, mais contrairement à ce qui se passe chez de nombreuses espèces animales, la vie sociale d’une matriarche qui a désormais atteint la ménopause, peut se poursuivre pendant longtemps en conservant intactes ses fonctions dirigeantes, tout du moins jusqu’à ce que l’âge ne la rende si faible qu’elle ne puisse plus remplir ce rôle. Une fois ce moment arrivé, la vieille reine s’éloigne du groupe ou bien est abandonnée, et c’est la femelle la plus âgée et donc la plus expérimentée qui prend sa place. Lorsqu’un clan devient trop nombreux, il a tendance à se diviser en deux groupes qui restent malgré tout en contact, avec des relations presque familières.

L’association de groupes non apparentés peut se produire mais, dans ce cas, les liens entre individus ne sont jamais étroits. En effet, deux groupes non apparentés peuvent se déplacer ou pâturer ensemble, mais cela va rarement au-delà d’une coexistence pacifique. Même les soi-disant cérémonies des éléphants ne sont jamais menées à l’égard d’un clan non apparenté. Les relations entre mâles suivent des dynamiques différentes.

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Les mamelles sont placées entre les pattes avant, une position rappelant l’être humain © Giuseppe Mazza

Les mâles quittent le clan vers l’âge de 12 à 15 ans, rarement plus tard, mais la séparation se fait par étapes. En effet, à cet âge, le jeune commence à revendiquer son autonomie en suivant le troupeau à distance.

Le jeune mâle s’éloignera progressivement du troupeau jusqu’à complète séparation. L’arrivée de la puberté est l’un des déclencheurs de cet éloignement, souvent encouragé par les femmes, exaspérées par les démangeaisons sexuelles croissantes du jeune.

À partir de ce moment, le jeune adulte alternera des périodes de solitude et des associations plus ou moins occasionnelles avec d’autres compagnons. Cela peut paraître étrange, mais il est assez fréquent de voir des groupes temporaires composés uniquement de mâles, qui soient plus nombreux que les troupeaux de femelles et de jeunes.

Les associations de 2 à 10 célibataires sont les plus fréquentes, mais on signale des groupes allant jusqu’à 140 mâles. J’ai personnellement pu observer, au moins une fois, un groupe de plus de 50 mâles.

Une autre fois, un ami et moi, alors que nous retournions au camp au coucher du soleil, à bord d’une Toyota non couverte et sans portières, nous sommes soudain retrouvés dans une situation alarmante, entourés de dizaines d’éléphants mâles. Ces groupes ont l’habitude d’errer sur des zones plus étendues que les femelles, mais ont souvent des lieux préférentiels, où ils s’arrêtent volontiers et reviennent plus ou moins régulièrement. Lorsqu’un mâle est en musth, il part à la recherche d’une femelle.

Les périodes de musth ne sont ni liées à des saisons particulières ni synchronisées et ont des durées très variables. Dans cette phase, le mâle est agressif et irritable, ses glandes temporales sécrètent de grandes quantités d’un liquide visqueux, qui s’écoule souvent en stries sombres visibles de loin, et le pénis est d’ordinaire partiellement en érection. Lorsqu’une femelle est en chaleur, elle semble d’abord irritable en réponse aux attentions d’un mâle, et sa démarche et sa posture changent. Elle marche la tête levée, les yeux sont beaucoup plus ouverts que d’habitude, regardant vers l’avant plutôt que vers le bas, les oreilles claquent plus fréquemment et, si le mâle tente de s’en approcher, elle a tendance à s’éloigner.

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Le lait est riche en graisses et en protéines. Les jeunes ne le boivent pas avec la trompe, mais par la bouche © Giuseppe Mazza

Puis la femelle semble s’habituer peu à peu à l’idée et, le moment venu, elle s’écarte du groupe, souvent la queue levée et en regardant fréquemment en arrière, comme si elle s’assurait d’être suivie. Elle peut ainsi s’éloigner considérablement des membres de sa famille.

Lorsqu’elle s’arrête ou est rejointe, le mâle pose souvent sa trompe sur le dos ou la tête de la femelle et essaie ensuite de la monter.

Parfois, la femelle accepte immédiatement ses avances. D’autres fois elle recommence à se déplacer, comme si elle voulait se faire désirer, et effectue une variante de ce qu’on appelle la marche nuptiale.

En fait, il ne s’agit pas de cela car la véritable “marche” vise à décourager les mâles les moins dotés. A ce stade, une clarification sur les stratégies animales pour la conservation de l’espèce est nécessaire et pour cette raison j’ouvre une parenthèse extra-éléphantine.

Chez les espèces monogames, il existe une relation stable entre la femelle et le mâle : les céphalophes (ou duikers), les renards, les oréotragues, … forment un couple. Dans le cas des espèces sociables, comme les lycaons, la transmission des meilleurs gènes pour la perpétuation de l’espèce est confiée au couple leader.

Les espèces polygames peuvent pratiquer la polygynie, comme les hippopotames, les nombreuses antilopes et les suidés, chez qui un mâle qui possède un véritable harem, ou bien la polyandrie, lorsque c’est la femelle à avoir plusieurs partenaires, phénomène plus fréquent chez les oiseaux, ou encore la polygynandrie, où l’égalité des sexes est en vigueur, c’est-à-dire que les mâles et les femelles peuvent s’accoupler avec plusieurs partenaires (félins, guibs, girafes, ratels, pangolins, …).

Chez les espèces non monogames, comme il n’existe pas de couple leader pour garantir la transmission des meilleurs gènes, la stratégie de reproduction est différente. Et voici quelques astuces que la nature utilise. Dans le cas des lions par exemple, des mécanismes retardateurs permettent la transmission des “meilleurs” caractères par ce que l’on appelle l’ovulation induite, qui empêche les jeunes ou les moins forts de féconder. Chez la femelle en chaleur, l’ovulation ne se produit pas automatiquement, mais doit être stimulée et déclenchée par des actes sexuels répétés. Cela explique aussi les accouplements frénétiques des lions puisqu’une lionne pourra parfois s’accoupler cent fois avant d’être fécondée.

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Un éléphanteau à l’ombre de la mère. Leur société est matriarcale © Giuseppe Mazza

Il est donc peu probable qu’un jeune mâle inexpérimenté puisse tenir à l’écart un mâle adulte et puissant. Et même s’il parvient à copuler, il est peu probable qu’il soit le père des lionceaux.

Chez les animaux où l’ovulation se produit spontanément, la femelle utilise d’autres stratagèmes pour procréer avec le plus fort et tend à “vendre cher sa peau, ou sa virginité”. C’est le cas de notre éléphant, sur lequel je reviens maintenant.

La marche nuptiale vise à décourager et à esquiver l’attention des jeunes qui voudraient s’accoupler. C’est un marathon de courses et de marches en zigzag dans la brousse, avec parfois des sprints agressifs contre le courtisan de service.

Le temps que la femelle s’habitue à la présence des mâles excités, un prétendant sérieux se sera sûrement présenté, avec un beau patrimoine (génétique) qui peut garantir un avenir aux petits à naître. C’est ainsi que la nature a résolu le problème.

Au moment où la femelle réceptive accepte ses avances, le mâle la monte et son pénis, atteignant presque 30 kg en érection, est capable de s’incliner vers l’avant pour accéder au vagin placé plutôt en avant. L’accouplement dure étonnamment peu, moins d’une minute en moyenne, et s’accompagne de grondements ressemblant à des borborygmes et de cris parfois aigus, inattendus chez des géants de cette taille. En général, la femelle accouche pour la première fois vers l’âge de 12 ans et n’a généralement qu’un seul petit (les jumeaux sont rares) après 22 mois de gestation. Il est rare qu’une deuxième grossesse ait lieu avant 4 ou 5 ans.

Communications sonores inhabituelles. Borborygmes et mauvaises odeurs.

Les éléphants d’Afrique sont des animaux qui vocalisent et communiquent volontiers et utilisent un grand nombre de signaux très diversifiés. Etant des animaux très “sociaux”, avec une organisation complexe, la variété des sons utilisés est surprenante. Lorsqu’on marche dans la brousse pour nous approcher de certains animaux sauvages, on le fait généralement en silence. Mais cela peut présenter de gros risques, car il est facile de pénétrer, sans s’en rendre compte, dans le périmètre d’attaque d’un animal dangereux.

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Différents types de gargouillis, ressemblant aux borborygmes d’un intestin perturbé, signalent souvent leur présence © Giuseppe Mazza

Presque toutes les espèces sauvages ont un périmètre virtuel autour d’elles dont l’ampleur peut être très variable en fonction de l’espèce, de l’environnement et de nombreux autres facteurs.

Le plus large est appelé périmètre d’attention, ce qui signifie que l’animal restera sur le qui-vive, contrôlera l’intrus, mais ne s’échappera pas. En s’approchant, on trouve le périmètre de fuite, c’est-à-dire la distance à partir de laquelle l’animal s’éloignera, si le danger supposé la franchit. Toutefois, à une distance encore plus proche, il peut y avoir le périmètre de charge ou d’agression : cette zone où l’animal se sentant pris au piège peut réagir par une attaque, du moins s’il s’agit d’un animal sauvage doté de cornes, défenses, griffes ou d’un poids important.

Comme je le disais précédemment, l’éléphant communique volontiers par des sons, mais il peut aussi être silencieux. Par conséquent, se retrouver à l’improviste à vingt mètres d’un ou plusieurs proboscidiens, peut être néfaste. C’est pourquoi, dans le bush, il est indispensable de prêter une grande attention aux sons environnants et de les reconnaître. L’un des signaux les plus typiques qui trahissent la proximité d’éléphants sont les gargouillements de différentes sortes et de différentes intensités qui semblent être les borborygmes d’un intestin perturbé. Savoir les discerner peut être d’une valeur inestimable pour éviter de s’attirer des ennuis. Une sorte de coup de trompette peut indiquer la nervosité et être le prodrome d’une charge.

Lorsqu’il barrit, avec les oreilles ouvertes et des bruits exagérés, ce sont souvent des charges factices, visant à effrayer l’intrus. En revanche, une charge mortelle est généralement portée en silence, les oreilles aplaties sur les épaules et la trompe enroulée sur la poitrine ou tendue en avant. Toute charge démonstrative peut néanmoins se transformer, au dernier moment, en une attaque destructrice (littéralement), surtout si l’intrus tente de s’échapper. Outre les signaux sonores, certaines postures et “gestes” des éléphants doivent également être connus de ceux qui s’aventurent dans la brousse, pour leur propre sécurité.

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Les odeurs et les bruits intestinaux, souvent inaudibles à l’oreille humaine, font partie de leur langage © Giuseppe Mazza

Un éléphant qui soulève sa patte antérieure en la balançant peut signaler l’imminence d’une charge, tandis que le fait d’agiter ses oreilles vers l’avant puis de les rabattre en les faisant claquer peut indiquer de la nervosité ou de l’indécision. Cependant, cette dernière attitude peut aussi être normale.

Pourtant, de tels mouvements d’oreille effectués avec la tête levée et la trompe tendue sont presque certainement un signe de grande excitation et d’alarme : “Indlowu” a suspecté une présence indésirable et peut s’enfuir ou charger.

La queue est également un signal d’alarme car si elle est levée, cela peut signifier de l’irritation ou de l’anxiété.

Une trompe qui s’enroule et se déroule comme un python indécis indique souvent que l’animal n’a pas encore décidé s’il doit attaquer ou s’enfuir ; tout comme le fait de se frotter l’œil ou la tête avec l’extrémité de la trompe.

Parfois, un éléphant clairement nerveux saisit et casse des branches, les frappe contre le sol ou contre une plante ou bien les lance vers la source de la perturbation. Cela indique aussi qu’il ne sait pas encore ce qu’il va décider de faire, mais ce sont des signaux à prendre avec attention. Pour en revenir aux borborygmes, un grognement croissant d’intensité, jusqu’à ce qu’il se transforme en beuglement ou en rugissement, précède souvent une attaque.

Peu importe l’expérience que l’on peut avoir avec les éléphants, la réalité est qu’aucun expert ne peut prédire ce qu’un éléphant nerveux va décider de faire, et il faut garder à l’esprit que de nombreux experts y ont laissé la peau suite à une petite erreur de jugement.

Il est à noter que le répertoire des voix d’éléphants n’exprime pas seulement des sentiments belliqueux : la communauté, adultes et jeunes, reste en contact en communiquant avec une grande diversité de sons. Les fameux “rumble rumble” (grondements) ne sont pas que des bruits intestinaux ou des rots.

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Les éléphants ne peuvent pas se passer d’eau et parcourent souvent de grandes distances pour la trouver © Giuseppe Mazza

Quand, il y a de nombreuses années, j’ai commencé ma “voie africaine”, je me suis posé des questions sur ces borborygmes : est-il possible que des animaux grands et parfaits comme les éléphants puissent souffrir constamment d’aérophagie ?

Est-il possible que des organismes conçus pour transformer des tonnes de végétation en une colossale énergie soient affectés de météorisme chronique ?

Le doute s’est fait jour dans mon esprit que de telles “puanteurs” étaient en fait bien différentes et j’en ai eu la confirmation dans les années qui ont suivi, à la fois par expérience personnelle et en suivant les intéressantes recherches menées par des spécialistes.

Ces grognements, dans des fréquences imperceptibles pour l’oreille humaine, sont souvent des signaux visant à maintenir le contact entre les individus, parfois jusqu’à plusieurs kilomètres (comme c’est le cas pour les cétacés). Pour l’instant il n’existe pas de dictionnaire capable de traduire toutes les nuances et les “mots” de ce langage ventriloque.

Les sons que nous pouvons entendre sont généralement émis pendant le “pâturage” et expriment très probablement la satisfaction, ou bien sont des signes d’agressivité ou d’alarme. Mais dans ce cas, un membre du groupe, d’ordinaire une femelle, émet un grognement plus intense de contact avec la matriarche ou avec d’autres éléphants.

Quelques considérations supplémentaires

Enfin, je voudrais aborder un sujet qui ne plaît peut-être pas à tout le monde afin de dissiper certaines idées que j’entends très souvent. Pour tenter de comprendre et de connaître la réalité complexe de la cohabitation homme-animal et de la survie même de la faune sauvage dans un monde où la population humaine atteint des chiffres astronomiques, les stéréotypes, utopies et visions de conte de fées doivent être mis de côté. Nous devons également clarifier certaines affirmations catégoriques et inexactes. L’éléphant est un animal splendide, qui mérite d’être protégé, mais cela ne signifie pas qu’il ne doive être contrôlé. Tout d’abord, dans de nombreuses régions d’Afrique, les “rogues” (fripouilles sauvages), également appelés “problem elephants”, sont une réalité avec laquelle il faut compter. Dans de tels cas, il n’existe pas de “gentilles” solutions.

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Les troupeaux sont en transhumance perpétuelle et cela pose souvent problème dans ses relations avec l’homme © Giuseppe Mazza

La protection des différentes espèces est bien sûr un devoir, et si une espèce est en danger, des mesures efficaces doivent être mises en place. Cependant, on abuse souvent de déclarations partielles et catastrophiques telles que : “Les éléphants sont en train de disparaitre” ou : “Le léopard est un félin en voie d’extinction”.

Pour tranquilliser ceux qui jouent les Cassandre, ces animaux sauvages ne sont ni rares ni sur le point de disparaître de la surface de la terre. En ce qui concerne les éléphants, certains pays africains observent au contraire une surpopulation qui entraine de sérieux risques de désertification dans de vastes zones et par conséquent, la disparition d’autres espèces animales et végétales.

La Convention de Washington protège pleinement certaines espèces (par exemple le tigre et le rhinocéros noir) qui sont considérées comme étant en danger réel, tandis que d’autres espèces sont partiellement protégées. Le prélèvement dans la nature de tels animaux est réglementé et contrôlé très soigneusement, mais effectivement planifié. Le rhinocéros blanc, le léopard et l’éléphant sont protégés contre le commerce de ces animaux ou de parties de ces animaux mais, contrairement à certaines affirmations erronées et trompeuses qui apparaissent souvent dans les médias, ce sont des espèces légalement chassables, du moins dans certains pays. Chaque année, des experts internationaux établissent le nombre d’individus qui pourront être chassés, sous réserve de la délivrance d’un permis CITES. Il reste interdit pour le détenteur des défenses ou de la peau de l’animal d’en faire le commerce ou même d’en faire don à des tiers. Cela constitue en soi la preuve que la santé de ces espèces n’est pas gravement menacée.

Par ailleurs, une chasse judicieuse présente d’autres avantages, comme le contrôle du nombre d’individus dans les différents territoires. Un bénéfice économique en est d’ailleurs retiré, qui peut être exploité pour les besoins même de la conservation de l’espèce, tandis que la viande peut nourrir des villages entiers. C’est d’ailleurs pour cette raison que dans certains parcs nationaux et privés, correctement gérés, la pratique de l’abattage sélectif est nécessaire.

Loxodonta africana, Elephantidae, Éléphant de savane d'Afrique

Un troupeau de Loxodonta africana cyclotis avec des babouins. Dans les petites réserves, la forêt est compromise © Giuseppe Mazza

Il y a maintenant des pays africains où la surpopulation d’éléphants prend des proportions dramatiques et cela amène à quelques considérations. L’aversion de nombreuses personnes pour le “culling” (abattage programmé des individus surnuméraires) fait pression en faveur de la pratique de l’anesthésie et du déplacement des spécimens excédentaires.

D’un point de vue pratique, cette solution présente des risques et des coûts énormes et peut trouver une justification seulement dans l’intention de repeupler une zone où l’éléphant a disparu. Malheureusement, cette solution peut être mise en œuvre uniquement de manière limitée et avec mille attentions, en évitant par exemple de transférer les jeunes animaux, les séparant du troupeau, au risque de créer des “vagabonds” agressifs et dangereux, et tout cela à des frais insoutenables. L’abattage sélectif est une pratique reconnue comme nécessaire par de nombreux experts, pour la conservation même de l’habitat et de l’espèce. Je pense qu’elle est moins cruelle que des transferts forcés, entraînant des états de stress consécutifs à la capture et divers autres inconvénients. Remarquons qu’un éléphant mâle peut abattre un millier d’arbres par an, non seulement pour se nourrir, mais aussi pour mesurer sa propre puissance ou simplement pour s’amuser.

Un mâle adulte est capable de déraciner une plante d’un mètre de diamètre, si le sol est suffisamment meuble, et de casser des troncs d’un diamètre supérieur, et si l’on observe la désertification faite par ces bulldozers, on se rend compte qu’une trop grande “bonté d’âme” est néfaste, tout d’abord pour les éléphants (considérés en tant qu’espèce dans son ensemble et non comme individus singuliers) ainsi que pour un millier d’autres animaux.

Chaque plante abattue (pensez si l’homme osait le faire) signifie des centaines ou des milliers d’insectes, de reptiles, de chauves-souris, de batraciens qui restent sans nourriture ni abri. Sans parler d’autres conséquences comme l’érosion des sols.

Procavia capensis

Procavia capensis et l’éléphant sont apparentés. Ils ont en effet un ancêtre commun © Giuseppe Mazza

J’ai été satisfait de l’examen équilibré du problème par un scientifique africain. Par équilibré, j’entends qu’il n’a pas été fait par un chasseur, qui pourrait être accusé de partialité, ni par un “écologiste”, bien qu’il le sera certainement aussi. Pardonnez-moi les guillemets, mais à mon avis il y a une grande différence entre un spécialiste qui traite d’écologie de manière impartiale et scientifique et des gens qui se disent écologistes par conviction ou vocation.

Dans ce désenchantement du problème, ce scientifique, qui vit en Afrique, souligne qu’il faut veiller à protéger l’espèce et non l’animal en tant qu’individu, et qu’il faut donner la priorité aux besoins des populations locales avant de complaire à ceux qui vivent loin de la réalité africaine et prétendent enseigner ce qu’il est correct ou non de faire dans un contexte qu’ils ne connaissent qu’à travers des documentaires.

En réalité, le mot “conservation” ne consiste donc pas à flatter une vision utopique, idyllique et simpliste de la faune, mais à la préserver en utilisant sa propre valeur et non en la mettant en vitrine. Transférer des éléphants par milliers, comme s’il s’agissait de valises, comme le préconisent certains en alternative à l’abattage sélectif, présente mille problèmes et souvent plus de souffrance que l’abattage lui-même.  Cette “solution” met en danger les populations et les touristes, car les animaux déracinés de leur environnement ou groupe deviennent souvent plus agressifs envers les humains et les autres animaux. En outre, sans parler des coûts stratosphériques de telles manœuvres, toutes les nations ne sont pas prêtes à prendre de nouveaux éléphants, surtout si elles doivent payer pour le faire. La contraception, remède “sans effusion de sang”, est à mon avis (et je ne suis pas le seul à le penser) une intervention bien plus dangereuse.

Quelques noms vernaculaires en Afrikaans : “oliphant” ; IsiZulu, Xhosa et Siswati : “indhlovu”, “indlowu” ; Sotho : “thlou” ; Venda : “ndou” ; Tsonga : “ndlopfu”, “indlofu” ; Lozi : “tou” ; Mbukushu et Yeyi (delta Okavango) : “unjovo” ; Tswana : “tlou” ; Swahili : “tembo”.

 

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